Mercredi 5 Décembre à 19h30
au Collège des Bernardins
SOUFISME ET MYSTIQUE CHRÉTIENNE : Soufisme et Mystique chrétienne : deux réalités en miroir
Frère Alberto Ambrosio et Jean-Jacques Thibon


La mystique chrétienne et le soufisme sont bien deux voix en résonance et dans l’altérité continue à travers des siècles, notamment spirituelle et intellectuelle. À travers la thématique du miroir, Frère Alberto Ambrosio et Jean-Jaques Thibon nous inviteront à croiser ces deux voies spirituelles et nous présenteront les principes qui fondent dès lors ces deux réalités, dans leurs convergences comme dans leurs divergences. A travers plusieurs figures emblématiques du soufisme et de la mystique chrétienne, nous percevrons avec eux un espace où se dissolvent les formes pour toucher à l’esprit universel, une vision chère au Festival Soufi de Paris et au Collège des Bernardins.�



FRÈRE ALBERTO AMBROSIO

La mystique chrétienne est un domaine privilégié s’agissant du dialogue interreligieux et notamment de l'échange intellectuel avec l'islam. On entend très souvent dire que dans la mystique tous les croyants se retrouvent. La proposition qui est faite devra déboucher sur un relevé des convergences, où derrière la proximité de points de vue, s’affirment des différences. Il s'agit en dernière analyse de définir la mystique chrétienne, en présentant au passage quelques auteurs de considérable stature pour le domaine, comme Maître Eckhart, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux, de manière, en prenant appui sur ces grandes figures parmi d'autres, à ressentir à la fois la quasi-communion qui rapproche des soufis et la distance théologique qui sépare d’eux.

Biographie
Alberto Fabio Ambrosio est prêtre catholique dans l'Ordre dominicain Frères Prêcheurs, professeur de théologie et histoire des religions à la Luxembourg School of Religion & Society et co-directeur de recherche au Collège des Bernardins.
Spécialiste du soufisme ottoman et turc, il approfondit aujourd'hui le rapport entre certains aspects de la culture matérielle et les spiritualités.
Il a à son actif nombreuses publications scientifiques et de divulgation en différentes langues, parmi lesquels : Pouvoir et secret, l’initiation dans la confrérie bektaşîe (CNRS Éditions, 2017), Quand les soufis parlent aux chrétiens : à la rencontre avec un islam fraternel (Bayard, 2016), et Soufisme et christianisme, entre histoire et mystique (Les Éditions du Cerf, 2013).




JEAN-JACQUES THIBON

Depuis les débuts de l’islam, le soufisme qui représente l’une des composantes les plus connues de la spiritualité musulmane, a irrigué toutes les sociétés musulmanes et a connu des évolutions qui l’ont parfois éloigné de ses principes fondateurs. Afin de remettre en lumière les débuts du soufisme, nous présenterons trois figures des premiers siècles, en particulier à travers leur enseignement car les données biographiques les concernant sont généralement succinctes. Fāṭima de Nichapour (m. 838, La Mecque), Bundār b. al-Ḥusayn al-Shirāzī (m. 964) et Abū Bakr b. Abī Sa‘dān (m. à Bagdad, 1e moitié du 10e siècle). Cela permettra de dégager quelques invariants de la tradition soufie et de proposer des voies de dialogue ou de convergence avec la mystique chrétienne.


Biographie
Jean-Jacques Thibon est professeur d’islamologie à l’Inalco (Paris), spécialiste du soufisme, plus particulièrement à l’époque médiévale.
Il a rédigé de nombreux articles sur les soufis, hommes et femmes, sur la terminologie du soufisme, et il a publié un ouvrage intitulé L’œuvre d’Abū ‘Abd al-Raḥmān al-Sulamī (325/937-412/1021) et la formation du soufisme (Damas, Ifpo, 2009) qui porte sur la vie et l’œuvre d’un soufi de Nishapour du 11e siècle ayant eu un rôle décisif dans la formulation du soufisme de l’époque classique.
Il a achevé la traduction de l’un de ses ouvrages majeurs intitulé Les générations des soufis (Ṭabaqāt al-ṣūfiyya), dont la publication est prévue pour 2019.


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